Clôture de Carthage Dance 2023 : Une édition à la hauteur des attentes
La 5e édition de Carthage Dance s’est achevée sur «May Be», un spectacle de danse-théâtre. D’«Archipel», spectacle d’ouverture, à «May B» en clôture, l’aventure pour cette 5e édition de Carthage Dance ou les Journées chorégraphiques de Carthage (Jcoc) s’est achevée, samedi soir, au théâtre des régions, à la Cité de la culture au terme d’une semaine riche en spectacles.
A partir d’une œuvre de la chorégraphe française Maguy Marin, dix chorégraphes tunisiens ont interprété, pour la première fois en Tunisie, cette pièce chorégraphique créée en 1981 qui est inspirée des textes de Samuel Beckett. Cette création (90’), qui est produite par Ramdam-Ness El Fen, est une expérience de transmission chorégraphique et artistique confiée à Kais Chouibi. Le chorégraphe avait grandi et révélé ses talents de danseur au sein de la compagnie de Syhem Belkhodja et continué son parcours artistique avec la compagnie Maguy Marin.
«May B» est écrite pour dix interprètes, cinq hommes et cinq femmes, enduits d’argile sur leur visage, et envahissant la scène sur une musique de Franz Shubert, Gilles Binche et Gavin Bryars. Elle a été interprétée par Sarra Essafi, Alma Douki, Ameni Chatti, Hazem Chebbi, Ahmed Khemiri, Kais Harbaoui, Mohamed Guirat, Oussama Khelifi, Aymen Trabelsi, Aycha Nahali, Rania Semmar et Ranim Kefi.
La danse et le théâtre sont réunis dans ce spectacle illustrant une écriture chorégraphique théâtralisée où les mouvements des corps sont synchronisés comme une triste mélodie, un secret inavoué et un cri assourdissant dans les ténèbres de l’âme. Les chorégraphes sont à la fois danseurs et acteurs dans une œuvre où le corps devient un acteur à part.
Une œuvre muette noyée dans la laideur du monde, May B s’inscrit dans un registre théâtral intimement lié au corps et son rythme qui épouse l’espace dans une sorte d’une triste symphonie sans nom. A l’image de l’œuvre de Beckett, ce spectacle chorégraphique est fortement ancré dans l’univers d’un dramaturge dont l’œuvre revisite la période de la guerre et ses ravages.
Samuel Beckett (1906-1989) est un écrivain, dramaturge, poète, scénariste irlandais qui a longtemps vécu en France. Ce lauréat du prix Nobel de la littérature en 1967 est un auteur d’expressions anglaise et française en particulier dont l’œuvre est marquée par le pessimisme et la dérision autour de la condition humaine et ses multiples facettes et variations. Une notion qui est parfaitement traduite dans cette création adaptée de l’œuvre de Maguy Maurin qui avait, durant plus de quatre décennies, sillonné le monde dans des centaines de représentations.
Organisée du 10 au 17 juin 2023, cette 4e édition de Carthage Dance, placée sous la direction artistique de Salim Ben Safia, a fait le tour de quelques villes dans 27 spectacles chorégraphiques de 179 artistes. L’art chorégraphique était à l’honneur en ce rendez-vous inédit de rencontres et de partage entre chorégraphes de divers pays.
Carthage Dance propose chaque année des scènes alternatives et une programmation hybride entre danse, cirque, musique et théâtre. Pour la première fois, trois représentations ont été données, cette année, en dehors de Tunis, sur le site archéologique de Tuburbo Majus, près de Zaghouan.
Dans la capitale, les spectacles outdoor ont été donnés sur l’Avenue Habib-Bourguiba et l’Esplanade Miami aux Berges du Lac. Pour les représentations indoor, le choix était assez varié entre le théâtre des régions, le Théâtre national tunisien, le 4e art, El Hamra, l’Institut français de Tunis et le Théâtre municipal de Tunis.
Carthage Dance illustre notamment un partenariat tuniso-français renforcé qui tourne autour des arts et de la culture. Tous les spectacles se situent dans la même optique d’une plateforme d’échange, de découverte et d’enrichissement mutuels.
LA PRESSE
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