Ouverture de la 5e édition des Journées Chorégraphiques de Carthage: Les passeurs d’un rêve éveillé
Du 10 au 17 juin, Carthage Dance fera vibrer le Grand Tunis. Des spectacles, des débats et des professionnels qui animeront les théâtres du centre-ville et des espaces urbains. Une célébration du corps, du corps en mouvement, la parole au corps dansant.
Samedi soir sur la scène du Théâtre des régions de la Cité de la culture Chedli Kelibi, s’est ouverte la 5e édition des Jcoc, une édition qui promet des découvertes, des rencontres, des échanges et des collaborations futures.
La cérémonie a débuté avec une performance musicale spécialement montée à l’occasion par le trio Imed Alibi, Kel Assouf et Michel Marre, une composition en hommage à l’Afrique qui a inspiré le danseur et chorégraphe Salia Sanou dans une chorégraphie subtile.
Dans son discours inaugural, le directeur de cette édition, Sélim Ben Safia, a tenu à souligner l’importance de la transmission dans cet art si délicat qui invente son langage et dépeint ses pourtours. Il a tenu aussi à rappeler les axes de sa programmation, ses points forts et les questions qui y seront débattues.
«Cinq ans que l’aventure continue grâce à des personnes présentes ici ce soir et d’autres absentes, mais qui nous soutiennent et nous encouragent. La transmission c’est le concept qui nous unit tous aujourd’hui. La transmission nous la retrouvons entre les équipes qui travaillent au sein du festival, avec les danseurs et les acteurs culturels publics et privés dans ce secteur aussi bien ici en Tunisie, mais aussi à travers le monde par ceux qui nous ont poussés à chaque fois à donner le meilleur de nous-mêmes. Pour ces raisons-là, nous avons voulu que la transmission soit le maillon central de cette édition et de là commence notre histoire», ajoute avec émotion Sélim Ben Safia. Et c’était aussi une manière de rendre hommage à Houria Abdelkefi, grande dame de la culture, journaliste, auteure et marraine de plus d’une génération de danseurs et danseuses. Un sourire bienveillant, un sens de l’écoute, une passion dévorante, une dévotion exceptionnelle et beaucoup d’amour à revendre. Sobrement et délicatement, un bouquet, une émotion et beaucoup de reconnaissance.
Madame la ministre des Affaires culturelles, Dr Hayet Guermessi Guetat, a déclaré ouverte, par son discours à la 5e édition des Journées chorégraphiques de Carthage, dans lequel elle a déclaré que cet événement occupe une place spéciale parmi les événements artistiques et culturels de notre pays. Il vise à promouvoir la chorégraphie et à la rapprocher du public.
Elle a ajouté que le ministère des Affaires culturelles continuera de soutenir les Journées chorégraphiques de Carthage, reconnaissant l’importance de promouvoir la culture de la danse, en particulier auprès des jeunes et des talents émergents.
« Cet engagement renforce de plus en plus la politique de décentralisation culturelle qui a pour objectif de défendre les droits culturels de tout un chacun», souligne-t-elle.
Puis place à la danse avec «Archipel», projet monté par le Ballet de l’Opéra de Tunis qui a collaboré avec le Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris pour nous présenter ce spectacle dirigé par Mathilde Monnier, coproduit par le Théâtre de l’Opéra de Tunis et l’Institut français de Tunisie. «Archipel» réunit une trentaine de danseurs tunisiens et français dans une expérience périlleuse. Autour d’une identité plurielle, un vocabulaire à inventer et une écriture à construire, «Archipel» est une recherche des points de rencontre et de complémentarité. De la synchronisation, les entités échappent au rythme, tentent une proposition, s’introduisent dans la meute, guident le geste et les corps vers de nouvelles pistes à emprunter, puis, fondu dans la masse, un autre électron se détache, propose son style, l’impose et entraîne l’ensemble. Dans ce jeu de rôle, des possibilités sont multiples dans un archipel d’individualités. Un travail intense de précision et de physique pour une perfection dans le désordre, dans une énergie inspirante et une écriture d’ensemble qui respecte les individualités et leur désir de vouloir trouver des combinaisons qui les rassemblent, le sens de l’être dans le groupe, les limites d’un territoire qui se définit par tâtonnement, se dessine dans les différences et se conjugue au pluriel.
ASMA DRISSI
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